Photo : Anthony Lanneretonne
Patrick MOYA, 
ou l'art du bonheur

Créateur de la célèbre Dolly, devenue l'icône des nuits gays Dolly Party, il passe dans la même journée, de la peinture d'une fresque sur les murs d'une chapelle de montagne, à un vernissage dans son Moya Museum sur Second Life. Du modelage dans la glaise d'un poétique petit lit qui deviendra une céramique à la reproduction en images de synthèse 3D de son univers.
Electron libre de l'art contemporain, loin de toutes idéologies et de tous engagements, Patrick Moya voue depuis toujours sa vie à l’Art.

 par Florence CANARELLI
 



 
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Dans son atelier niçois, règne en maître un indescriptible désordre, le moindre bout de papier étant comme emporté dans le maelström de la créativité. Juste une chambre et pas de cuisine dans cette vieille maison début de siècle qu'il n'a pas le temps de faire restaurer. Mais qui symbolise son attachement à sa ville d'adoption.
Né à Troyes en 1955, Patrick Moya est arrivé à Nice à l’âge de 15 ans et n'en est plus jamais reparti. C’est à la Villa Arson qu’il a fait ses études d’art. C’est à Nice qu’il a posé nu durant dix ans, exerçant la profession de modèle aux Beaux-Arts, pour satisfaire son “narcissisme”, tout en théorisant sur les rapports créateur-créature et sur la place de l’artiste dans notre monde de communication globalisée.
C’est à Nice enfin qu’il a commencé sa carrière d’artiste, se revendiquant depuis lors comme un “artiste du sud”.
Artiste du Sud également, par sa “mediterranean touch” (par exemple,  les touches de lumière - jaunes, blanches, bleues ou violettes - qui éclairent ses paysages riches en couleurs).
Moya et son petit "moya", 
devenu sa marque de fabrique
Inspiré dès l’adolescence par les théories de Mc Luhan et son “village global”, il a beaucoup réfléchi sur les changements apportés à l’histoire de l’art par les nouveaux médias (en particulier la télévision, tout en pressentant l’avènement d’internet) : “avec les médias d’ubiquité, comme le direct à la télévision, le créateur n’a plus le temps de raconter l’histoire de l’art. Il doit pour exister devenir une créature.”

En parallèle, il mène une réflexion sur le nom, la signature de l’artiste.
Sans doute marqué par le nom catalan de son père - MOYA - qui ne devint le sien qu’à l’âge de 15 ans, suite au mariage officiel de ses parents, il n’a de cesse depuis lors de mettre son nom partout et de le décliner à l’infini.

Revendiquant “la présence de l’artiste dans l’oeuvre”, il a inventé voici une dizaine d'années (c'était en 1996) un petit personnage poétique proche d'une caricature de lui-même, inspiré à l'origine de Pinochio, qui est devenu sa marque de fabrique.

Depuis lors, Moya nous fait voyager dans son univers à la fois enchanté et légèrement pervers, peuplé d’ours en peluche et de drag-queens, de moutons ou d'éléphants volants et de diables ailés, sans oublier son petit "moya" malicieux faisant ses facéties sur fond de petits nuages dans des cieux bleus cobalt : un monde gai et coloré qui parle à l’enfant qui est en chacun de nous … mais également sensuel et réjouissant, qui satisfait nos sens et notre sens de la Beauté.

Avec un esprit de contradiction hérité de son père catalan, Patrick Moya a fait depuis ses débuts un pari impossible :  "plaire à tout le monde tout en restant d'avant-garde, être partout sans se galvauder, toucher à tous les médias tout en restant parfaitement reconnaissable".
 

Moya peint tout ce qui bouge, par exemple 
cette vache pour la Monacow parade
Et pourtant, il réussit tous les jours cet improbable objectif … Si l'on en juge par le succès populaire lors de l'inauguration de sa chapelle (le 24 juin 2007), où tout le village de Clans au grand complet a fêté le chef-d'oeuvre de "Maitre Moya" … 

Et cela, malgré la nudité (sa propre nudité) exhibée partout, malgré les nombreuses allusions aux pratiques fétichistes (chaines, latex, zentai, bras attachés, masques), malgré le narcissisme triomphant d'un artiste qui ne travaille que sur son Moi (tous les personnages, visages et corps, ne sont que des autoportraits de l'artiste aux différents âges de sa vie).


Comme une antidote au pessimisme, il répand du bonheur partout autour de lui, dans une exposition bien sûr mais aussi dans la salle d’attente d’une clinique, le hall d’un hôtel ou le parvis d’un hôpital … Patrick Moya ou le bonheur méditerranéen ?

Venant après la fameuse "Ecole de Nice" représentée par de grands noms comme Klein, Arman, César ou Ben, Patrick MOYA - qu’on a pu surnommer “le chef de file de la Nouvelle École de Nice” -  fait une oeuvre avant tout unique puisque son nom et son image n'appartiennent qu'à lui !

Quand Moya écrit son nom sur Mickey, 
il reste parfaitement reconnaissable




 
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Où TROUVER DES OEUVRES DE MOYA

- Galerie Ferrero, Nice
- Galerie Pentcheff, Marseille
- Galerie Shimoni, Metz
- Galerie Pikinasso, Roannes
- Galerie Alain Daudet, Toulouse
- Galerie Art Fontainebleau, Fontainebleau
- Galerie Citriniti Arte, Spotorno, Italie