Si la conception de bijoux est un art mineur,
cela n’a pas empêché pourtant de très grands artistes
de se pencher dessus.
Le grand Salvador Dali lui a donné
ses lettres de noblesse en commençant dès 1941 à dessiner
des pièces sur papier, avec un luxe de détails concernant
les formes, matériaux et couleurs, et en suivant ensuite minutieusement
leur fabrication dans les ateliers d’un orfèvre new-yorkais. Aujourd’hui,
dans sa ville natale de Figueras, deux étages du musée Dali
leur sont d’ailleurs consacrés.
Parmi ses bijoux les plus célèbres,
parfois tenus pour aussi exceptionnels que certains de ses tableaux, citons
Les lèvres de rubis , L'œil du temps ou L'éléphant
de l'espace, qui utilisent les pierres les plus précieuses (diamants,
rubis, émeraudes, saphirs, aigues-marines, topazes…), l’or et les
perles pour “faire du spectateur l’artiste final, qui, par la vue, le cœur,
l'esprit ? avec plus ou moins de capacité pour comprendre l'intention
du créateur - donnera vie aux bijoux", selon les propres termes
du Maitre de Port Lligat.
Plus proches de nous et de la Côte d’Azur,
les plus fameux artistes de l’Ecole de Nice ont également sacrifié
à cet exercice. A commencer par le plus prolifique d’entre eux,
Arman, qui a décliné ses colères, accumulations et
autres “coulées de tubes” sous de nombreuses formes, en passant
par César, qui a reproduit en petit, quelques unes de ses célèbres
sculptures, mini-pouces ou mini-compressions, jusqu’à Ben, auteur
par exemple d’un très étonnant bracelet d’esclave en argent. |
Un "violoncelle" d'ARMAN
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ARMAN vous en donne pour tous les goûts
et toutes les bourses, depuis la broche fantaisie à 45 euros jusqu’au
bracelet en or à 9000 euros, déclinant ses thèmes
favoris en autant de modèles peu communs, loin des grands classiques
de la joaillerie, malgré des prix similaires : ainsi, vous pourrez
vous offrir un bracelet en “boulons” d’or, une bague “trombones”, “violons
enchaînés” ou encore “éléphant au violon”. Des
modèles toujours numérotés et fabriqués en
un nombre limité d’exemplaires.
• A gauche, Bague en crosse de violon intitulée
“Succès”, en diamant, or et ébène, fabriqué
à 150 exemplaires par le joaillier Fred, Paris, (6900 euros, galerie
Ferrero, Nice) |
• Collier fantaisie en acier, “sept coulées
de tubes”, à 45 euros (boutique du Mamac de Nice). |
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Son confrère de l’Ecole de Nice, César
Baldaccini (dit CESAR), est célèbre pour avoir signé
un “Pouce” de douze mètres de haut qui trône toujours sur
l’esplanade de La Défense à Paris, une autre version se trouvant
sur le boulevard Michelet de Marseille ou, en modèle réduit,
dans le hall d’Acropolis à Nice. Il s’agit en réalité
de l’empreinte digitale de son vrai pouce, moulée en résine
synthétique et agrandie au pantographe à une échelle
monumentale. Décédé en 1999, César restera
également dans l’histoire de l’art comme l’inventeur des “compressions”
de voitures ou de motos.
• A droite, Mini-compressions de capsules en
pendentif, des pièces uniques datant des années 90, vendues
2000 euros (galerie Ferrero, Nice). Pour les amatrices de “trash art” ! |
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• Pouce en or, broche signée et numérotée
sur 100 exemplaires, vendue 2500 euros à la galerie Ferrero. Le
même en argent est à 1200 euros. |
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BEN, l’agitateur niçois qu’on ne présente
plus, le penseur-provocateur célèbre pour ses écritures
qui racontent sa vie et la transforment en art, est également l’auteur
- beaucoup moins connu - de bijoux totalement originaux : très lourd,
de forme triangulaire, ce bracelet d’esclave en argent annonce la couleur
: “Esclave pour toujours” … de l’amour ? Celle qui l’achètera devra
en accepter l’augure …
• Bracelet en argent “esclave pour toujours”,
fabriqué à 8 exemplaires, vendu 3000 euros à la galerie
Ferrero
• Il est accompagné de sa bague carrée
qui affirme paradoxalement “je tourne en rond”, également à
8 exemplaires, vendue 2200 euros. |
Connu pour ses colonnes et assemblages géométriques
grand format, en plexiglas coloré et aujourd’hui en acier, Jean-Claude
FARHI a fait reproduire en petit format de véritables sculptures
bien dans son registre, comme cette broche en or et argent, fabriquée
à 8 exemplaires, vendue 4200 euros à la galerie Ferrero de
Nice. |
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Adepte des coulures de peinture et des traces
d’escargots, Claude GILLI a dessiné une broche représentant
un pin parasol, la mer et un sein de femme stylisés.
Tout simplement en métal, cette reproduction
ne vous coûtera que … 18,29 euros, à la boutique du Mamac
de Nice. |
Sacha SOSNO, ardent défenseur de l’Ecole
de Nice qui a choisi de décliner des “oblitérations néoclassiques”,
a également dessiné cette broche intitulée tout simplement
“Vénus oblitérée” : en plaqué or, elle est
vendue 457,35 euros à la boutique du Mamac. |
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