ART-COTE NEWS
EXPOSITION



Noël Dolla en 2009, ici à Nice avec son assistante

NOEL DOLLA au Mac/Val

« Léger vent de travers », un titre qui évoque la mer, la grande passion du niçois Noël Dolla.
Dans le jardin, des torchons pendus, un grand leurre et une cabane de pêcheur qui a un air penché.
A l’intérieur de ce grand musée d’art contemporain proche de Paris ouvert en 2005, l’exposition est  conçue pour faire dialoguer des productions récentes avec des pièces historiques, réparties en  trois lieux, trois « trébuchets ou zones du cerveau ». Huit mois de travail intensif, deux semaines de montage à dix personnes pour remplir une salle immense de 1300 mètres carrés, Noël Dolla s’est beaucoup investi dans cette première grande rétrospective de son oeuvre en France - après le Mamco de Genève en 2003.

par Florence CANARELLI

Revenir sur ART-COTE
 
Noël Dolla, "peintre malgré tout"
Dolla, un drôle de poisson qui dit non

« Au crépuscule de ma vie, je rage et peste encore inlassablement … contre les ténèbres qui nous entourent… »
Doté d'un caractère fort et  imprévisible, Noël Dolla, en art comme dans sa vie, a toujours choisi la démarche la plus radicale.
Mis à la porte de la Villa Arson où il fit ses études, il la réintégra pourtant bientôt en tant que professeur : une sécurité de l'emploi qui l'aida sans doute aussi à se tenir à son rejet idéologique du marché et de ses lois.

Citant Blanqui le socialiste révolutionnaire, Artaud et Apollinaire, ou le Malraux des Conquérants, Noël Dolla a pourtant accepté en avril dernier une médaille d’officier des Arts et des Lettres. Mais il ne désarme pas, comme en témoigne les titres de ses oeuvres : « Attention Danger Religions », « Guerni-Gaza » (pour rapprocher Guernica de Gaza), « Sans dieux  je vis mieux », «  Fumer n’empêche pas de mourir (à Guantanamo) », ou tout simplement « Non ».


Né à Nice en 1945, au n° 2 de la rue Fodéré, dans le quartier du port, il habite encore dans la même rue aujourd’hui. En vrai niçois, il embarque chaque jour dès l’aube sur son vieux « pointu » : « j’aime la pêche car c’est jamais deux fois pareil, ça demande un savoir du geste, du regard, une attention, une imagination …une forme d’intelligence  qui se rapproche d’une pratique artistique. Comme dans l’atelier, il faut que ça soit toujours  différent …  »

Lors de sa première exposition personnelle, en octobre 1969, il peignit en rose les rochers de la cime de l'Authion dans le haut pays niçois, puis la neige en rouge et vert… Tout en refusant  toute valeur marchande aux rares photos qui ont été faites de ces oeuvres de 'land art" :  "le marché doit se créer sur la réalité de l'oeuvre, ce n'est pas à l'artiste de plaire au marché … J'ai toujours choisi l'espoir de l'oeuvre contre la carrière".

Resté anar, et plus que jamais anticlérical, en rogne contre le monde tel qu'il est, Dolla poursuit aujourd'hui son travail dans le même esprit, continuant à questionner la peinture, dans sa forme et dans son fonctionnement idéologique, faisant feu de tous bois : goudron, plumes, cire, fumée, acier, gants de toilette, torchons, tubes de néon et bien sûr leurres de pêcheur ou galets de la plage de Nice.
Tout en affirmant : "dire que je suis peintre, c'est ma fierté. Être un jour reconnu comme le perpétuel mutant d'une pratique conceptuelle de la peinture sera mon honneur."

Noël Dolla a une vieille passion pour la pêche, une activité "qui se rapproche d'une pratique artistique"

   
Revenir sur ART-COTE