COLLECTIONNEUR
 

Pierre Nouvion chez lui en 2006

PIERRE NOUVION
le précurseur à Monaco

C'est avec Pierre Nouvion que l'art vraiment contemporain est arrivé à Monaco en 1986.

par Florence CANARELLI
 

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Pierre Nouvion, de son nom complet NOUVION DUBOYS de LAVIGERIE, est âgé d’à peine 22 ans quand il ouvre en 1986 sa galerie en principauté, avec une motivation de collectionneur qui voit là un moyen d’acheter des œuvres qui lui plaisent. 

- «J’avais le choix entre Paris et Monaco où je vis depuis toujours. J’ai choisi Monaco comme un challenge car il n’y avait pas grand chose »

Pourtant, ce ne fut pas facile de faire découvrir l’art contemporain à une principauté aux goûts classiques : « Après un accueil plutôt froid, les gens se sont ouverts peu à peu, un intérêt est né. C’est comme un langage nouveau, il faut d’abord l’apprendre ! »

Collectionneur depuis l’âge de 16 ans, issu d’une famille elle-même très XVIIIème siècle, c’est tout seul, sans fréquenter aucune école, mais toujours plongé dans un livre ou une revue qu’il a appris ce « langage nouveau ». 
C’est également à l’instinct qu’il choisissait les artistes de sa galerie de l’avenue de l’Hermitage, mélangeant des valeurs sûres comme Boltanski, Jean-Michel Basquiat, Gilbert et Georges, Jean-Pierre Raynaud, Fred Forest et de jeunes talents comme Jason Rhodes ou Nan Goldin, devenus célèbres depuis. Douze années durant, assisté de la très efficace Françoise Delarue. Pierre Nouvion tentera de faire de sa galerie une institution. « Monaco n’est plus synonyme de classicisme », se réjouissait-il à la fin des années 90. 

Performance de Fred Forest à la galerie 
Pierre Nouvion en 1996

Oeuvres gonflables  pour l'exposition "Air Air" 
initiée par Pierre Nouvion en 2000

Chez lui, il ne peut vivre qu’entouré d’art, littéralement du sol au plafond.

- “J’aime vivre dans un univers culturel mais avec un esprit un peu fantastique, surnaturel. Exemple, cette baleine empaillée … qui a un oeil humain avec des cils ! Dans un monde proche de l’humain, presque vivant. J’adore aussi l’expressionisme et le pop art mais chez moi, je préfère éviter ce qui rappelle trop le dur monde réel !”

Pour lui, une collection doit "vivre et respirer, comme un être vivant”, c’est pourquoi il achète et revend souvent. 
A l’inverse d’un musée figé, c’est un cadre propice à une “qualité de vie”, une manière de vivre la culture. 
S’il avoue ne pas pouvoir vivre sans art, Pierre Nouvion n’est pas non plus “hystérique à 100%” sur le sujet. Il adore également la pêche et voyage beaucoup partout dans le monde.

Aujourd’hui, marié et père d’une petite fille, Pierre Nouvion n’exerce plus ses talents que dans un cadre privé : « Ma seule ambition désormais et depuis dix ans, c’est d’enrichir ma collection pour toute ma famille ». Membre du conseil d’administration du Grimaldi Forum, c’est à lui notamment que l’on doit l’idée de la première grande exposition inaugurale Air-Air, en août 2000, « amusante et spectaculaire », qui a marqué les esprits.

Membre du comité directeur du Grimaldi Forum de Monaco, on lui doit l'idée de l'exposition inaugurale de l'été 2000, Air-Air, qui confrontait des oeuvres d'artistes, tel le collectif "27e stratagème", des designers, des personnalités de la mode sur le thème des structures gonflables.

Toujours concerné par la situation des arts plastiques en Principauté, il fait également partie des membres du comité d'acquisition du futur Nouveau Musée monégasque, en tant que collectionneur : sa vraie vocation ?


 
 
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