LA CHAPELLE MOYA DE CLANS
MOYA PRESSE

LA CHAPELLE MOYA
 
Matisse à Vence et Cocteau à Villefranche, deux grands artistes français qui ont eu la chance rare de "signer" une chapelle catholique, toutes les deux situées sur la Côte d'Azur. Aujourd'hui, il faut y ajouter Moya dans le haut pays niçois.
Clans, Alpes Maritimes. Un beau village du haut pays niçois qui domine la vallée de la Tinée. Clans, sa collégiale du 12ème siècle et ses nombreuses chapelles Renaissance. Parmi elles, la chapelle saint Jean-Baptiste, un peu à l'écart du village, plus récente (18ème siècle), dont seul le plafond était classé. Restent les murs, que le maire du village aimerait faire peindre à un artiste. C'est Patrick MOYA qui sera choisi, sur une suggestion de son galeriste Jean Ferrero, lui-même originaire de Clans.
Un défi que MOYA a aimé relever, peignant une fresque qui raconte à sa façon très personnelle  - à base d’autoportraits -  la vie du saint.
Retrouvant pour l’occasion son ancien métier de modèle dans les académies de beaux-arts, Patrick MOYA se prend lui-même en photo dans les positions voulues par son sujet, en ange ou en bourreau, en adolescent, en vieille femme ou en Christ.
La fresque signée MOYA est de facture classique, réaliste, où l'on retrouve univers “merveilleux”, poétique et harmonieux, méditerranéen, sensuel et luxuriant, exempt de toute noirceur et de toute culpabilité, à l’image de la vision du monde que nous offre dans toute son oeuvre Patrick MOYA.
 
• Les textes ci-dessous sont extraits du livre "La Chapelle MOYA" par Florence CANARELLI

 


LA TRADITION DES CHAPELLES PEINTES
 
Dans le haut pays niçois, entre les vallées du Var à l’ouest et de la Roya à l’est, il existe une tradition de chapelles peintes qui remonte à la Renaissance.
C'est plus exactement entre le milieu du 15ème et le milieu du 16ème siècle que les historiens situent l'âge d'or de cette pratique très répandue alors dans le moindre village : bâtir, aux confins du territoire de la commune, souvent aux quatre points cardinaux, de petites chapelles comme autant de talismans sensés protéger des fléaux de l’époque (peste, choléra, lèpre, suppôts du Diable, bandits…).
Situées au bord des chemins médiévaux, elles sont souvent de construction extrêmement simple, avec par contraste un intérieur très riche, agrémenté de peintures murales racontant des épisodes de la Bible - et en particulier, la vie du saint auquel elles sont dédiées.
Chaque année, le jour de la fête du saint en question, tous les villageois partaient en pélerinage vers la chapelle : après en avoir fait trois fois le tour, le curé y donnait une messe et on déjeunait sur place avant de revenir au village. Le reste du temps, les chapelles, dotées d'auvent et de bancs extérieurs, servaient d'abris aux voyageurs.


Financées par un mécénat privé (seigneurs, riches prélats, bourgeois enrichis) ou collectif (corporations de métiers, confréries), il ne faut pas s'étonner d'y retrouver les portraits ou symboles des mécènes dans les peintures.

Les sujets traités sont des épisodes de la vie du Christ, de la Vierge, des Saints … Une iconographie qui illustre la Bible, le paradis et l'enfer, le cortège des vices et des vertus, l'Apocalypse … Mais aussi les grandes peurs de la fin du Moyen Age : mort violente, épidémies, guerres …
Quant à la forme - souvent des bandes horizontales superposées et divisées en tableaux - elle est étonnamment moderne, rappelant nos bandes dessinées actuelles.
Européens avant l’heure, les artistes sont déjà de grands voyageurs. A l'image des plus illustres - comme Jean Canavesio, Jean Baleison ou Andrea da Cella - ils viennent du Piémont ou de Ligurie pour travailler dans le Comté de Nice, tandis que le niçois Louis Bréa faisait de même à Savona, sur la cote ligure.
Le plus renommé, Jean Canavesio, a laissé un impérissable souvenir de son génie sur les murs de la chapelle Notre-Dame-des-Fontaines dans la vallée de la Roya (La Brigue, 1492).
Surnommé à juste titre "la chapelle Sixtine des Alpes du Sud", le sanctuaire dont peut s'énorgueillir le petit village montagnard de La Brigue, a gardé aux fresques signées Canavesio toute la fraicheur de leurs couleurs et surtout, tout le génie d'une imagination extrêment féconde - on pense parfois au grand Jérome Bosch.

 

L'histoire de Saint Jean-Baptiste

Selon la Bible, Jean est le prophète qui reconnut en Jésus le Messie, d'où son surnom de "précurseur" du Christ.
Sa mère, Elisabeth était stérile et déjà âgée quand elle se retrouva enceinte de Jean. Zacharie, son époux, douta lorsque l'ange Gabriel vint lui annoncer la nouvelle. En punition de son manque de foi, Zacharie devient muet :  «Voilà que tu seras muet jusqu'au jour où ces choses arriveront, parce que tu n'as pas cru à mes paroles, qui s'accompliront en leur temps»
Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter, on demanda par signes au père comment il voulait l’appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Son nom est Jean. » Et tout le monde en fut étonné. A l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu.
Dans la symbolique religieuse, on le représente vêtu d’une peau de chameau et portant une petite croix, un agneau à ses pieds, tandis que du doigt, il désigne le Christ.


 

Car il est celui qui témoigne : "J'ai vu et je témoigne que celui-ci est le Fils de Dieu … Voila la Parole devenue chair … voila l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde".
Se nourissant de sauterelles et de miel, pauvre et austère, il prêcha dans le désert de Judée : "Je suis la voix de celui qui crie dans le désert... Convertissez-vous car le Royaume de Dieu est proche”.
Il convertit et baptisa dans les eaux du Jourdain de nombreux Judéens (dont les Pharisiens qu’il traita d’engeance de vipères), avant de baptiser Jésus lui-même : "J'ai vu l'Esprit descendant du Ciel comme une colombe, et il demeura sur Lui".
Quand le souverain de Galilée, Hérode Antipas, répudia sa femme légitime pour épouser Hérodiade (femme de son frère), Jean lui reprocha cette conduite avec ces mots : "il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère".
Hérodiade, femme passionnée dominée par la haine, implore le Roi de jeter Jean en prison.
Elle choisit le jour de l'anniversaire du Roi pour accomplir sa vengeance : elle demande à sa fille Salomé de séduire le Roi et en profite pour obtenir la tête de Jean par son intermédiaire. 
C’est la fameuse scène de la danse de Salomé : Jean sera décapité (la décollation) et sa tête apporté au Roi sur un plateau d'argent.
Un épisode de la Bible - la “décollation du Précurseur” - que Clans fêta, durant des siècles, tous les 29 août.


 


 
 
 
 
 

 

   

La chapelle de Narcisse, à base d'autoportraits

Que penser de cet autoportrait omniprésent sur les murs d'une petite chapelle de montagne ? 
Pourquoi tous ces portraits de MOYA métamorphosé en saint Jean-Baptiste adolescent, en adulte ou en vieillard, voire en vieille femme, en saint Sébastien et en saint Luc, en ange et en diable ? MOYA se prendrait-t-il pour un saint ?
Depuis ses débuts, MOYA travaille sur son image. Du temps de ses études à la Villa Arson, au début des années 70, il réfléchissait beaucoup sur la place de l'artiste et, déjà souhaitait "mettre l'homme au coeur de l'oeuvre", ou plus précisement "l'artiste DANS l'oeuvre".

- «Dans la religion catholique, n'importe quel croyant anonyme peut servir de modèle pour représenter les saints. Du moins à partir de la Renaissance, les artistes choisissent leurs modèles parmi les gens qui les entourent : Michel-Ange faisait poser ses proches. Le seul modèle, dans ce cas précis, c’était donc moi ! En fait, je perpétue la tradition quand je défends la présence du modèle humain dans l’oeuvre !»

Contrairement à l'artiste démiurge qui veut rivaliser avec Dieu, MOYA garde ici une attitude modeste, pas aussi sacrilège - ni narcissique - qu'on l'imagine.
Quand il était modèle, en grand connaisseur de l'histoire de l'art, MOYA prenait volontiers des poses de la sculpture grecque ou de la peinture classique. Il aime en particulier rejouer  "la création de l’homme", célèbrissime peinture de Michel-Ange pour le plafond de la chapelle Sixtine, qui est une métaphore de l'homme qui attend que Dieu lui donne la vie.

"La pose de l'Adam, accoudé, à moitié couché, le bras qui repose sur son genou, est très reposante et donc facile à tenir longtemps. Contrairement à celle de Dieu, qui tend le doigt à travers un nuage, tout son corps dans une position de déséquilibre instable..."Une position facile à tenir pour symboliser la créature, qui reste modeste face à Dieu, sans chercher à rivaliser avec Dieu. En résumé, MOYA ne se prend pas pour Dieu !
Dernière raison de ces autoportraits, un désir très fort d'autosuffisance. Depuis toujours et aujourd’hui encore, MOYA  fait tout lui-même, de ses propres mains. Dans sa chapelle de Clans également, MOYA fait son «one man show», en peignant lui-même ses fresques, tout seul, sans l'aide du moindre assistant

 
       
 

MOYA est-il catholique ?

   

Patrick MOYA, qui aime à se définir comme un artiste "méditerranéen", est conscient d'appartenir à une culture catholique, même s'il n'est pas vraiment croyant.  Quoique … Il assure avoir peint cette fresque dans un état d'esprit "respectueux". Même si ce n’est pas ce qu’on attendrait d’un artiste contemporain, la fresque de la chapelle MOYA est figurative et de facture classique.
Il a, depuis longtemps, théorisé l'opposition entre un art du sud, catholique, qui n'a pas peur de la figure humaine, et un art du nord, qui la supprime, la refuse ou du moins la déforme.
Si l'art chrétien a pu s'inspirer de l'art figuratif grec, comme l'affirment les historiens de l'art, c'est parce qu'ils ont en commun la même vision positive du monde : «Dieu fit le monde et vit que cela était bon» dit la Génèse, à quoi l'art grec pourrait répondre que "le monde (Kosmos) est un Tout, beau et ordonné".
Un goût du beau et de l'harmonieux qu'on retrouve dans toute l'oeuvre de Patrick MOYA. 
A l'inverse d'une vision noire de l'humanité, MOYA préfère le versant riant, lumineux, luxuriant, solaire.

 
 
 
 

Nudité classique ou exhibitionnisme ?
 
MOYA fut dans sa jeunesse un adepte du naturisme, avant de devenir modèle nu dans les académies de beaux-arts durant dix ans.
C'est donc tout naturellement qu'il repris son métier de modèle pour poser, devant l'objectif de son propre appareil photo, dans la tenue d'Adam ... Et aussi pour se conformer à la tradition, car depuis la Renaissance, "les peintres peignaient d'abord les corps nus de leurs modèles, avant de les habiller."

Le nu est une grande tradition de l'Antiquité grecque puis romaine, et réapparait dans l'art à l'époque de la Renaissance, en même temps que la vogue de la mode antique : MOYA, artiste de la Renaissance ?
- "A l'époque du Christ et des premiers chrétiens, on entrait nu dans les bassins d'immersion des baptistères, comme j’ai pu le voir par exemple à Londres, au Victoria et Albert Museum, sur les bas relief sculptés des fonts baptismaux."

 

Une chapelle évolutive

Electron libre de l'art contemporain, artiste polymorphe qui touche à tous les medias et refuse de se laisser enfermer, MOYA sait qu'il n'en aura jamais fini avec sa chapelle. Nombreuses ont été, au cours de ces quatre années, les corrections, modifications, rectifications, reprises, voire effacages ... Quelques personnages auront vécu plusieurs mois avant de disparaitre. Ainsi, une Hérodiade en Maitresse sado-masochiste, trop méchante reine de bande dessinée pour vivre longtemps. 
Disparaitront également un éléphant trop gris, des moutons trop gras, des visages d'enfants trop "vulgaires", un "putti" trop bleu ... Le ciel en particulier aura beaucoup évolué dans le temps, devenant de plus en plus tourmenté et orangé à l'approche de l'Enfer, tandis que les yeux des personnages seront passé du brun au bleu. Le visage de saint Luc aura laissé longtemps le Maitre insatisfait, de même que le corps du saint Sébastien, qui sera finalement entièrement refait in extremis ...  Et ce n'est pas fini : MOYA se garde le droit de revenir sur l'ouvrage encore et encore, longtemps après l'inauguration officielle.


 

 

     
 

L'Apocalypse selon MOYA : un Enfer fétichiste ?

   
       


Révélation sur la fin du monde et sur l'instauration du Royaume de Dieu, l'Apocalypse est depuis plus de 2000 ans une source d’inspiration artistique.
Chaines, masques, bras attachés, lanières des sandales évoquant les bandages, flèches perçant un torse, collants et slips moulants et brillants, combinaisons “zentai” - en latex, recouvrant le corps tout entier et même la tête - des fétichistes japonais ... Autant d'allusions plus ou moins évidentes aux pratiques fétichistes ?
Dans l'Enfer selon MOYA on trouve : un Léviathan dont les sept têtes de sa bête deviennent autant d’autoportraits multicolores et grimaçants portés par un corps jaune tâcheté de noir. 

Et aussi un cochon volant un singe, une chauve-souris,  un autoportrait réaliste très ressemblant doté de cornes et d’ailes, deux autres êtres torses nus, les bras attachés dans le dos par des chaines, et le visage masqué. MOYA aime avancer masqué : il a souvent introduit le masque dans son oeuvre, pour s’en revêtir lui-même ou pour le décliner en céramique, en papier ou même en métal rouillé. Face cachée de l’homme MOYA, revers de la communication directe et souriante qu’il affectionne ? Astuce pour échapper à la créature ? Ou souci de mettre le corps en évidence, avec une connotation sexuelle sous-jacente ?

 

MOYA s’est pris d’affection depuis quelques temps pour la mode japonaise du “zentai”, ces combinaisons en latex qui recouvre entièrement le corps et le visage. Il a réalisé plusieurs autoportraits ainsi vêtu, et il en a également peuplé son Enfer, montrant un goût prononcé pour ces “seconde peaux” aux reflets brillants autant sensuelles qu’esthétiques.
Pour MOYA, le masque est du côté de l’enfer. De même que les chaines, qui ne sont pas sans évoquer la représentation traditionnelle des sept vices enchainés dans les “Cavalcades”.

 

Quant aux châtiments, à part une tête de mort posée sur un socle - celle de MOYA réalisée au scanner - à la signification évidente, rien de bien méchant : les flammes rougeoyantes qui sortent de la gueule de son Léviathan ont quelque chose d'esthétique. Et elles évoquent plus une forêt en automne qu'un véritable lieu de souffrance.
Une vision du monde en accord avec l'ensemble de son oeuvre. Dans l'univers MOYA, rien de noir ni de lugubre, pas de lutte du Bien contre le Mal, pas de leçon de morale et encore moins de moralisme.



 

 

 

 

 

 

 

Quatre ans de travail !

 

 



Commencée à l'été 2003 sous le mandat municipal de James Dauphiné - qui aimait suivre avec vigilance et force conseils éclairés le travail de "Maitre Moya" - la fresque MOYA s'est achevée en juin 2007, sous celui, amical et néanmoins attentif, de Jean-Pierre Steve.
Quatre années de travail discontinu - au gré des (rares) moments de liberté de l'artiste. 
Quatre années de journées trop courtes, perché sur une échelle le bras en l'air ou courbé en deux à genoux.  De jour et même parfois de nuit, à la lueur des bougies (pas d'électricité !). De nuits passées à l'auberge saint Jean la bien nommée - de la terrasse des chambres, on peut apercevoir, entre deux arbres, la chapelle saint Jean au loin.
Faire et refaire la route vers Clans, accompagné ou en taxi - le Maitre ne conduit pas… Transpirer en été, braver les éléments en automne, en gardant le mémorable souvenir d'une tempête où une barque aurait été plus utile qu'une voiture. 

Lire et feuilleter d'innombrables ouvrages sur la vie de saint Jean-Baptiste mais aussi sur la Renaissance italienne ou l'Apocalypse dans l'art, sur Giotto, Dürer, Michel-Ange, Le Greco ou Le Caravage. Profiter de chaque voyage en Italie pour traquer la moindre représentation des "santo Giovanni Battista", dans les églises et les musée de Naples, Florence, Rome, Pise ou Venise.
S'imposer de longues séances d'autoportraits en photo, en prenant les poses caractéristiques imposées par le sujet (un vrai métier !).
Faire moultes dessins préparatoires pour au final, une fois arrivé à pied d'oeuvre, tout oublier pour se laisser porter par son imagination et par l'inspiration du moment ... Quatre ans plus tard, Patrick MOYA a réussi son pari, terminer la chapelle qui désormais, porte son nom.

 

 

 

 

Photos et textes by Florence Canarelli

 

 


REVUE DE PRESSE

- Lou Sourgentin (n° 189, décembre 2009, par Alex Benvenuto), "la chapelle Saint Jean-Baptiste à Clans" dans "Chapelles d’artistes"
- Le Figaro Magazine paca (décembre 2008, par Catherine Bonifassi) : "la peinture d'église version Moya"
- Nice-Matin (24 juillet 2007 par Nicole Laffont) : "Clans, St Jean-Baptiste selon Moya" (in "les chapelles peintes de la Cote d'Azur)
- Coming Up (n° 22, décembre 2007, par Olivier Marro)
- L'Avenir Cote d'Azur (n° 1819, 7 juillet 2007,) : "la chapelle Moya"
- La Strada (n° 73, 18 juin-1 juillet 2007) : "Chapelle Moya"
- Art Côte d'Azur (2010, par Faustine Sappa) : "chapelle d'artistes" 
- Art d'Azur (supplément petit Niçois n° 529, 28 juin 2007) ; "Moya bien dans sa chapelle …"
- Vivre Nice, Riviera Biz, Polychromes, Nice Télévision, Web Time Medias …
- En 2014 : Monaco Channel

- ACHETER LE LIVRE La Chapelle Moya par Florence Canarelli (éditions Mélis) : FNAC ou CHAPITRE.COM - POUR VISITER LA CHAPELLE MOYA / Contacter l'office de tourisme (ouvert de juin à septembre) :

T : 09 63 66 09 78. / Mail : officetourimeclans@orange.fr. / Site Clans