COMMUNIQUÉ DE PRESSE sur Patrick MOYA

MOYA PRESSE
 







LE CAS MOY
A / L'EXPOSITION


«  J’ai toujours rêvé d’être universel, par la pratique de nombreuses techniques et styles, et par la multiplication de mes avatars  »


Qu’y a-t-il dans la tête de Patrick Moya  ?
Cette exposition «  intro-rétrospective  » tente de montrer, avec quelques clins d’œil à la psychanalyse, sur quelles bases s’est construite l’œuvre de cet artiste hors norme, aujourd’hui dans la maturité de son talent.
Après une enfance à Troyes, il arrive sur la Côte d’Azur à l’âge de quinze ans, au moment où, ses parents se mariant enfin, il prend le nom de Moya. 
Et c’est par «  le nom du père  », décliné sous diverses formes, qu’il commence son aventure artistique. Puis, dans un «  stade du miroir  » prolongé, il travaille sur son «  moi  », créature qui tente de se libérer de son créateur pour vivre au centre de l’œuvre. 
Avant d’inventer son Moya Land, une «  civilisation Moya  » qui tend à prouver que «  l’artiste est une civilisation à lui tout seul  ».
Refusant de s’enfermer ou de se limiter, Moya fonctionne en arborescence, non seulement en utilisant tous les médias à sa disposition, mais aussi en déclinant, mixant, remixant et revisitant son propre travail.
Ce qui lui permet d’être à la fois peintre et vidéaste, performeur et céramiste, abstrait et figuratif, classique et baroque, narcisse  et généreux, populaire et conceptuel, réel et virtuel…
Une vie d’artiste entièrement vouée à l’art, comme le prouve cette assertion de jeunesse  : «  l’art est supérieur à tout, il est supérieur à Dieu… Il faut adorer l’art.  »



CONTACTS PRESSE

Les journalistes qui souhaitent obtenir des photos en bonne qualité et/ou le contact direct avec l'artiste peuvent me contacter :

Florence Canarelli : florencecanarelli@gmail.com

Dossier de presse complet

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LIEU DE L'EXPOSITION


Galerie Lympia, Espace Culturel du Département 06
2 quai Entrecasteaux, Port de Nice

DATES DE L'EXPOSITION

Du mardi 19 décembre 2017 au dimanche 11 mars 2018

HORAIRES D'OUVERTURE


Du mercredi au dimanche
10 h à 12h30 et 13h30 à 17h30
Fermé lundi et mardi


RDV

L'artiste sera présent tous les mercredi, et sur RDV






L’ENFANCE DE L’ART


«  La première chose en laquelle je crois, c’est l’art  »


Patrick Moya est né à Troyes, en Champagne, le 15  décembre 1955, de parents d’origine espagnole. 
Son père, Guillermo, arrive au début du siècle de son île de Majorque dans l’est de la France, et bientôt, il achète à Troyes un magasin de prêt-à-porter, Le Libre Choix, qui laisse les clientes essayer (sans l’aide d’une vendeuse  : une idée nouvelle à l’époque) des vêtements à la dernière mode qu’il va chercher chaque semaine à Paris. Patrick bébé devient (déjà) l’attraction locale en jouant dans la vitrine  !
Parmi ses souvenirs d’enfance les plus marquants  : les «  Petits Jardins  » (un parc paysager), l’arrivée chaque année du cirque dans la ville et les clochers et vitraux des neuf églises de Troyes... Une nature domestiquée, le cirque et les églises  : autant de thèmes qu’on retrouvera traités plus tard dans son œuvre.

MOYA DESSINE

Dès le plus jeune âge, Moya dessine… à commencer par la vue, depuis la fenêtre de sa chambre, sur les toits et sur l’église Saint-Nicolas, et publie déjà des «  histoires courtes, sans personnages  » dans les premiers fanzines de l’époque, comme La Taupe à Troyes.
En 1970, Il a quinze ans quand il arrive sur la Côte avec ses parents. 
C’est l’année où ses parents se marient, Patrick prenant enfin le nom de son père, Moya. Changement de ville, changement de nom… Moya s’adapte, apprend le dessin technique et la soudure au lycée des Eucalyptus de Nice, puis entre à la Villa Arson : il reste trois ans dans cette école d’art niçoise, décrivant lui-même cette expérience dans un gros carnet noir, qu’il commence en août 1976  : «  Je suis passé de la BD à l’art, puis à l’art conceptuel, au body art, à l’art sociologique, à la vidéo et enfin à la télévision de masse, en direct … avec chaque fois le même enthousiasme et la même fougue.  »
C’est là qu’il établira les bases de son œuvre à venir, réfléchissant sur le nouveau média qu’est alors la télévision (qu’il regarde «  36  heures par semaine  »), ainsi que sur la place de l’artiste dans le monde contemporain  :  «  la place centrale, au cœur de l’œuvre  », conclut-il.


LE NOM DU PÈRE

«  C’est la signature qui compte  »

Quand, en 1979, Moya décide enfin de se mettre au travail, après une longue période de latence durant laquelle il pose comme modèle nu pour les écoles d’art, il réalise une première peinture qui ne dit qu’une seule chose  : MOYA MOYA MOYA… 
Pendant cette phase «  néo-lettriste  », il se contente de décliner son nom sous toutes les formes possibles et imaginables, persuadé alors que «  c’est la signature qui compte  ».
L’année 1986 en particulier, il réalise des dizaines de dessins, gravures et sculptures en clous ou en métal rouillé uniquement avec les quatre lettres de son nom… Lettres auxquelles il a attribué une couleur symbolique, en référence à ses réflexions sur le média télévision inspirées de McLuhan  : M rouge (l’énergie), O jaune (le message), Y vert (l’antenne réceptrice) et A bleu (la montagne).
Un peu plus tard (années 1990/1995), il marque de son nom des gravures d’un vieux dictionnaire Larousse illustré... 
Un travail tendant vers l’abstraction qu’il poursuit encore aujourd’hui, signant toutes ses œuvres des quatre lettres  : M en forme de mouette ou d’animal à trois pattes, O en soleil, en roue ou en boucle d’oreille, Y en serpent ou en fourche, A en forme d’échelle ou d’escalier…


LE STADE DU MIROIR

«  Je ne veux pas être le créateur mais la créature  »

Le narcissisme, fondateur de l’art  ? Toujours est-il que Moya assume son narcissisme  : n’a-t-il pas sous-titré «  Esquisse d’un Narcisse niçois  » l’une de ses premières expositions (1985)  ?
Depuis toujours, c’est avec l’objectif affiché de «  mettre de l’humain dans l’art  » qu’il travaille sur son Moi, se prenant lui-même en photo (il fait des selfies avant l’heure) avant de s’intégrer à une œuvre, puis s’inspirant de Pinocchio, symbole de créature qui s’émancipe de son créateur, il invente son petit «  moya  » (1997), autoportrait version bande dessinée qui lui permet «  d’exister dans son œuvre  ». 
Depuis lors, il le démultiplie sur tous les supports possibles (peinture, céramique, vidéo, 3D, marionnette, peluche…), allant même jusqu’à mettre dans un même lit «  moya avec moya  », ce qu’il fit dans plusieurs installations  !
Aujourd’hui encore, toutes ses œuvres contiennent au moins un petit «  moya  » indiquant la présence de l’artiste... jusqu’à la réalisation de la fresque de sa chapelle à Clans (inaugurée en 2007), où Moya a servi de modèle pour tous les saints et même pour Jésus  !

LA CRÉATION DU MOYA LAND

«  L’artiste est une civilisation à lui tout seul  »

À partir de 1999 et la création de «  Dolly  », Moya sort de lui-même pour construire son Moya Land, un univers qui se peuple peu à peu d’entités récurrentes  : le petit «  moya  » et Pinocchio, le musée, le peintre, le lit, la ville, la grue, la soucoupe volante, le fantôme… Avec en vedette Dolly, la petite brebis malicieuse qui fut d’abord une commande pour illustrer les Dolly Party, soirées «  électro gay friendly  » célèbres dans le sud de la France.
Bientôt, on assiste à la naissance d’un bestiaire presque humain qui se tient debout en regardant le spectateur  : l’âne et le singe en référence à Goya, l’éléphant pour évoquer le cirque, l’ourson archétype de l’enfance. Ensuite rejoints par l’oiseau et la vache (2005), le cochon et le chat (2006), la pieuvre et le lion (2008). Sans oublier l’Avatar, nouveau clone de Moya avec lequel il investit les mondes virtuels (2007).
En 2010, le bestiaire est habillé  : T-shirt, bermuda à fleurs ou jupette, slip, collier de perles, boucles d’oreilles… le bestiaire s’humanise encore, jusqu’aux personnages «  kawaï  » (mignon, en japonais), surchargés de bracelets et pendentifs, nœuds et rubans, bottes fourrées et chaussettes à rayures  !
Ainsi est née une «  civilisation Moya  », dont Moya a désormais une vision historique  :
« La créature s’est libérée de ses ficelles, elle se regarde dans le miroir, puis utilise tous les médias avant de se virtualiser pour vivre à l’intérieur de l’image.  »

LA CHAMBRE DE L’ARTISTE

Moya voue sa vie à l’art, il n’a de temps pour rien d’autre que son art. D’où le désordre apocalyptique qui règne dans sa maison-atelier, car rien ne doit freiner sa fièvre créatrice, et certainement pas les contraintes du quotidien  !

L’ART EST UN SPECTACLE

«  L’art est un spectacle et l’artiste, son comédien  »

Cirque, carnaval,  happenings,  live paintings… Plutôt que de dénoncer la société du spectacle, Moya préfère en tirer toutes les ficelles au profit de son art, en marionnettiste de lui-même.
Moya enfant fut marqué par les grandes fêtes foraines et autres parades du cirque, éléphants, lamas et autres clowns traversant sa ville natale de Troyes. Depuis longtemps, il rêve d’une vie d’artiste itinérant transportant de ville en ville l’ensemble de son œuvre.
Au début des années 90, il expose en Grèce un premier petit cirque composé d’animaux en fil de fer réalisés uniquement avec les lettres de son nom. 
À partir de 2007, un nouveau «  Moya Circus  » s’installe chaque année à Monaco, à l’entrée du chapiteau du Festival international du cirque, pour présenter une série de toiles monumentales sur des thèmes variés, tandis que la princesse Stéphanie lui demande la création de plusieurs affiches (2011 et 2014).
Dès 1994, Moya participait au carnaval Roi des Arts avec plusieurs grosses têtes faites uniquement avec les quatre lettres de son nom. Ces dernières années, il a dessiné plusieurs chars du carnaval de Nice et inventé un «  cyber carnaval  », sorte de parade virtuelle projetée sur les écrans de la place Masséna.

VIVE LA PEINTURE EN LIVE !

Depuis les années 2000, peindre en direct devant un public est devenu une des grandes passions de Moya. Comme il travaille très vite, sans retouches, il fait preuve d’une virtuosité idéale pour la «  live painting  »  … Peinture murale dans la ville (Paris rue Quincampoix (2005) ou aux Puces de Nice (2016); « Une expo en une nuit » (Sicile, 2007); fresque de sept mètres racontant sa biographie (Nîmes, 2007), suivie de nombreuses autres live paintings dans toute l’Europe, jusqu’à son record à Reggio Emilia (27 mètres de long en deux jours !). Sans oublier peintures sur robes, sur voitures ou performances de groupe avec des tagueurs)…

ET MOYA CRÉA DOLLY

C’était en 1999, pour les Dolly Party, ces célèbres soirées électro inventées sur l’idée de faire entrer gratuitement les couples «  clonés  » (même sexe et vêtus de la même manière), en référence à la fameuse brebis clonée Dolly.
Pour Moya, Dolly fut d’abord une commande, qu’il humanisa en peignant un gentil mouton qui se tient debout  : au début plutôt réaliste avec ses oreilles pointues, la Dolly évolua très vite au fil du temps, jusqu’à devenir ce ravissant petit personnage au pelage rose qui tire une langue coquine. 
Une Dolly aujourd’hui omniprésente, qui accompagne désormais «  moya  » partout, quand elle ne lui vole pas la vedette, comme dans certains tableaux où elle trône en majesté.

LA CONSTITUTION DU MOI DE MOYA

«  Le message, c’est le médium. Le médium, c’est l’artiste  »

Alors qu’il est étudiant à la Villa Arson, Moya écrit, remplissant un gros cahier noir de pensées, d’idées ou de croquis qui, on le constate avec le recul, serviront de fondations à son œuvre à venir.

Moya lit McLuhan  et sa  Galaxie Gutenberg  (parue en 1962), qui analyse «  comment la phase typographique de la culture alphabétique se trouve aujourd’hui confrontée aux nouveaux modes organiques et biologiques du monde de l’électronique  ». D’où ses célèbres sentences  : «  L’interdépendance nouvelle qu’impose l’électronique recrée le monde à l’image d’un village global  » et «  le message, c’est le médium  ».
Réflexions de Moya  : avec  la télévision, la transmission instantanée de l’information annule distances, temps et espace, supprime l’idée d’élite intellectuelle et appelle donc un art populaire compréhensible par tous  : «  Le message, c’est le médium. Le seul message que j’ai à faire passer, c’est MOI. Je suis le médium. Dans la télévision en direct, le vrai médium, ce n’est pas la télé en tant que technique, c’est l’homme.  »
Où l’on découvre  une idée chère à Moya  : ce qui est nouveau, c’est l’artiste qui se représente dans son œuvre, de même quand il écrit son nom… puisqu’il est unique et n’existait pas avant  !

Moya regarde la télévision tout en réfléchissant sur ce nouveau média.
C’est vers les vedettes populaires du petit écran que se porte son attention  ; en effet, il est persuadé que «  la télévision étant le médium de l’avenir, l’artiste qui se veut d’avant-garde doit l’utiliser  ». Il ira jusqu’à faire circuler une pétition très provoc pour que «  Guy Lux soit nommé ministre de la Culture  »  !
Au grand dam de ses professeurs, pas convaincus à l’époque – nous sommes au milieu des années 70 – que la vidéo puisse être un moyen d’expression artistique, Patrick Moya se lance dans la création, chaque jeudi, d’une «  émission de télévision en direct  » qu’il intitule «  Bonzour-Bonzour  »  : à l’aide d’une caméra et d’un téléviseur noir et blanc, il joue au présentateur vedette, se filmant sans enregistrement, mais avec retransmission en direct depuis son atelier studio jusqu’à un amphithéâtre de l’école, où se tient le public.
Cependant, réfléchissant sur le média télévisuel, il tente de créer un «  langage universel de la télévision  », et, ce faisant, invente une signalétique autour du thème des ondes hertziennes, associée aux quatre lettres de son nom – le M représentant l’énergie, le O le message, le Y l’antenne réceptrice et le A la montagne ou l’échelle… Ainsi qu’un code de couleurs – M rouge, O jaune, Y vert et A bleu – qu’il utilise encore aujourd’hui, et qu’il a appliqué dans ses toutes premières toiles sur le thème de la télévision  ; en effet, au début des années 80, il peint une série de petites toiles, sur fond de couleur pure (le plus souvent bleu), comportant seulement quelques symboles comme l’antenne, les ondes, le récepteur, le condensateur… Comme quoi, il n’est parfois pas inutile de regarder la télévision  !

Moya cherche à inventer une télévision artistique
Durant l’été 1976, Moya invente de nombreux projets utopiques d’émissions bâties sur sa théorie de la télévision du futur et dont il serait l’unique «  télé-artiste  ». 
Si Moya admire autant Guy Lux, outre l’aspect paradoxal et ironique, c’est aussi et surtout en tant que champion du direct  : «  le télé-artiste est lié principalement au direct sans répétition, les répétitions étant le rôle des exécutants.  »
Le télé-artiste est situé au milieu d’un décor concentrique, entouré d’un deuxième cercle de créateurs (chanteurs, comédiens, danseurs), d’un troisième cercle de techniciens et d’un quatrième composé du public. Alors que le créateur se cache derrière son œuvre, l’artiste choisit le moyen le plus efficace, c’est-à-dire la télévision, pour apporter son message. Et ce message, c’est lui-même, c’est-à-dire l’homme. 
Et si Moya renoncera bien vite à proposer ses projets aux grandes chaînes de TV devant le scepticisme de ses interlocuteurs, il aura ainsi bâti les fondations de son œuvre à venir.

Moya réfléchit sur la place de l’artiste
«  Si l’on me demandait, qui préféreriez-vous être, Tintin ou son auteur Hergé, je répondrais Tintin, Hergé n’étant que l’exécutant de son héros. Je ne veux pas être l’exécutant mais le personnage.  » 
Tandis qu’il pose comme modèle nu pour les étudiants des écoles d’art, Moya réfléchit. En 1982, il publie, aux éditions Bramstocker,  Théorie de l’art d’un modèle aux Beaux-Arts, petit opuscule en photocopie qui est le fruit de ses réflexions. 
S’appuyant sur les théories de la communication, citant Abraham Moles, il analyse les modifications apportées à l’histoire de l’art par les nouveaux médias  : «  la valeur accordée à une œuvre d’art dépend d’une connaissance esthétique et anecdotique sur le créateur… C’est le déplacement de l’œuvre dans le temps qui donne au créateur le pouvoir de l’artiste.  »
Déjà, il exprime ici la plupart des idées-forces de son œuvre à venir  :
- L’artiste doit vivre dans son œuvre. Il n’existe que deux moyens pour le créateur d’atteindre l’état d’artiste  : le premier est dans l’espoir en la postérité. Le second consiste à se placer dans l’œuvre.
- Le véritable but du créateur est de toucher le plus grand nombre. S’il n’atteint pas ce but, c’est à cause de l’impossibilité historique de disposer d’un média suffisamment efficace qui oblige à l’emploi d’un support inadéquat à un art de masse.
- Le Music Hall  : son invention a été l’un des grands événements de l’histoire de l’art. Pour la première fois, la créature et le créateur se confondent en un seul être. Notons que Moya a introduit tout récemment un Moya Music Hall sur son île virtuelle, où se tiennent de nombreux concerts.
- La 3D avant l’heure, à propos des créatures de la télévision en direct  : «  on nous montre des idoles qui ne sont pas enfermées dans un plan (comme les pauvres Tintin et Milou), qui au contraire sont de la troisième dimension.  »
Pour finir par une réflexion de grande portée, plus que jamais d’actualité  : «  les médias d’information transforment tout en créature. Pour la première fois dans l’histoire de l’art, la créature est sans créateur.  »
Si cette analyse est vraie, on comprend que l’idéalisation, la starisation de la créature ait pour conséquence un égocentrisme voire un narcissisme, finalement extrêmement contemporain.

LE SURMOI DE MOYA

Moya est-il vraiment croyant  ? Toujours est-il qu’il ne manque jamais de mettre un cierge dans une église. Assurément, ses références culturelles sont catholiques.
Au tout début de sa carrière, en  1984, il invente des vitraux «  à la gloire de la créature  », pour une première exposition intitulée «  Créature au paradis, créateur en enfer  ».
Un an plus tard, il écrit  La Bible,  en toute simplicité  : «  1455, la  Bible  typographique de Gutenberg, 1985, la  Bible  en photocopie de Patrick Moya.  » 
Dans ce minuscule opuscule agrafé à la main, Moya raconte la «  Légende de l’art  »  : au commencement était le nom... de Moya bien sûr.
Plus loin, il est écrit  : «  chassés de l’intérieur de l’œuvre, Adam devient peintre et Ève comédienne. Le travail créatif est désormais leur lot quotidien.  »
Voilà une phrase qui en dit long sur l’idée fondamentale de Moya sur l’art  : le paradis est à l’intérieur de l’œuvre  !
Dès 1998, Moya réalise une première «  Crèche de l’Ecole de Nice  » (à base de photocopies en noir et blanc), puis, en décembre 2003, il conçoit une gigantesque crèche (avec des découpes de bois peintes) pour la vitrine de la galerie Ferrero. Une crèche d’artiste qu’il réinvente chaque année depuis lors, pour une galerie ou une église.
2003 est également l’année où on lui commande une peinture murale pour une chapelle à Clans, petit village du haut pays niçois, qui sera inaugurée en 2007  : elle raconte la vie de saint Jean-Baptiste, à la manière de Moya, c’est-à-dire colorée, luxuriante, poétique et… à base d’autoportraits  !
Récemment, le village de Clans lui a commandé un, puis deux triptyques à sainte Anne pour la minuscule chapelle du même nom perdue dans la montagne. Et le petit village perché du Mas vient de lui offrir une minuscule chapelle Saint-Sébastien à décorer à sa guise. 

L’ART DANS LE NUAGE

«  L’art dans le nuage, c’est un art qui n’appartient plus matériellement à l’artiste  »

Depuis les tout premiers ordinateurs Thomson MO5, sur lesquels il écrit son nom en basique (1985), en passant par la numérisation en 3D de son petit «  moya  », jusqu’à 2007, où l’univers Moya se transporte dans les nuages (univers virtuel de Second Life), Moya peu à peu se virtualise, comme l’a prouvé son livre de réflexion  L’Art dans le nuage  (2012).
On peut donc dater de 1985 sa première tentative d’art numérique.
Il n’arrêtera plus jamais de travailler sur ordinateur, en parallèle de son travail de plasticien  : il commence par numériser son «  moya  » et l’animer en 3D. 
Bientôt, chaque exposition s’accompagne d’une projection de film en 3D, quand il ne présente pas ses films dans des festivals (Mifa à Annecy, Vidéoformes à Clermont-Ferrand).
En juillet 2007, Moya investit le monde virtuel de Second Life (SL), comprenant aussitôt le potentiel de ce monde en 3D accessible par les internautes du monde entier. 
Dès lors, la vie de Moya se partage entre réel et virtuel  : en 2008, il participe à la «  Renaissance virtuelle  » – titre d’une exposition internationale des artistes de Second Life - à Florence (musée d’Anthropologie)…
Reconnu dès 2008 comme un artiste numérique (deux pages lui sont consacrées dans le premier Panorama des arts numériques en France, MCD éditions), il multiple les événements RL/SL (abréviation pour Real Life/Second Life)  : vernissages, conférences, interviews, visites guidées, messe de Noël, foire d’art, concerts… Jusqu’à aujourd’hui, où le créateur vit enfin dans son œuvre et rencontre le spectateur en direct et à distance,  tandis que le Moya Land virtuel est devenu réel par le biais d’œuvres mixtes mêlant avatars faits de pixels, images 3D, peinture, photos de tableaux et reproduction en peinture de produits dérivés… ou encore de personnages virtuels imprimés en 3D.




QUELQUES OEUVRES DE L'EXPOSITION
 
1975  Moya en téléartiste à la Villa Arson
1982  Moya peint des toiles sur le thème de la télévision
1986  Moya décline son nom,  le "nom du Père"
1992 Moya peint son nom en couleurs



1995 Autoportrait en cagoule, avec les lettres de son nom Le stade du miroir 1995 Moya tague son nom sur des images de vieux dictionnaires 2001 Autoportrait en Diable 2005  Autoportrait en zentaï





2007  Moya termine sa Chapelle à Clans (la vie de St Jean Baptiste à base d'autoportraits / Le Surmoi) 2007  Moya investit Second Life et construit son Moya Land virtuel 2013  "Moya dompte l'informatique",
acrylique sur toile
2013  Moya bat son record de "live painting" - une peinture en public de 27 mètres de long en  2 jours  (Reggio Emilia, Italie)




2015  Moya modèle une Dolly dans
l'argile, Albisola, Italie
2016  "Dolly en DJ" pour une série "Portraits du Moya Land"
2016  "Le Moya Land au complet", acrylique sur toile
2017  "Moya au Petit Jardin", souvenir d'enfance à Troyes




2017  "Moya Kawaï"
2017  "Moya le grand manipulateur"
2017  "Grande mosaïque Moya"



QUELQUES VUES DE L'EXPOSITION



















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