PORTRAIT D'ARTISTE
 
 

Guy Rottier et son épouse en mars 2006, 
dans sa maison de Belvédère

Guy Rottier,  
l’anarchitecte écolo



 
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Né en 1922 en Indonésie de parents hollandais, Guy Rottier est lié à la Côte d’Azur pour avoir fait sa scolarité à Grasse. Ingénieur et architecte, il travaille durant trois ans sur le projet de la cité radieuse au sein du cabinet de Le Corbusier, qui lui “a tout appris”. Une bonne école pour devenir un architecte visionnaire et non conformiste.

Surtout que Guy Rottier est par nature “libertaire”,  privilégiant l’idée à “la réalisation et sa rémunération”, même s’il eut une bureau à Nice dans les années 60 et signa quelques réalisations.
Guy Rottier choisit “l'architecture buissonnière”, ce que lui permit son statut de professeur d’architecture en Syrie puis au Maroc durant 18 ans, avant de se retirer dans le petit village perché de Belvédère, où il continue à rêver et inventer l’habitat du futur.

Portrait de Rottier par Ben


 

 

Maison à hélice, en forme d'hélicoptère (1964)

Inventif sans limites, il a derrière lui une longue série de projets novateurs, poétiques, un brin farfelus mais pleins de fantaisie et jamais gratuits car toujours réfléchis : après avoir mis au point le prototype d’un cabanon, inspiré de celui de Le Corbusier à Roquebrune - et malgré un échec commercial - il invente la maison à hélice, en forme d’hélicoptère :  exposée au salon des Arts Ménagers de 1964, ce sera son premier succès dans les médias internationaux.

Viendront ensuite la maison en forme d’escargot qui s’agrandit à la demande, la maison qui se transporte sur des câbles, la maison en carton qu’on brûle après usage, la maison de terre dont l’extérieur est un jardin, la maison qui roule, la maison éolienne …  Et encore le village-autobus, la ville-maison où des capteurs solaires répartissent la lumière où elle est nécessaire…


 

 
 

 
 
• La maison d’Arman

C’est grâce à sa rencontre en 1965 avec Bernar Venet au salon des arts ménagers, que Guy Rottier se retrouvera mêlé à l’aventure de l’Ecole de Nice.
Il connaît déjà César pour l’avoir côtoyé aux Beaux-Arts de Paris et participe bientôt aux réunions du groupe à Nice au café Le Félix Faure, où se retrouvent Arman Gilli, Ben… C’est ainsi qu’il proposa à Arman un projet de maison enterrée qui séduisit le Maître.
Sur un terrain en pente douce, Rottier fait creuser pour enterrer la maison, "comme un sous-marin". D’ailleurs, il l’a un temps surnommé Yellow Submarine en référence aux Beatlles. Les 3 ovnis triangulaires ne sont autres que des chambres d’amis, les trous noirs symbolisant les fenêtres et l’ovale rouge, la porte. Volontairement éloignées de la maison (pour la paix du propriétaire), elle se transportent à la demande grâce au treuil !
Détail poétique incongru : une énorme toile d’araignée métallique était tendue entre des pieux plantés aux extrémités du terrain. Son but : servir de chaise longue inédte pour … prendre des bains de soleil !

 

 
 
• Projet pour une usine de café solaire

Avec une fibre écolo, Guy Rottier s’intéresse depuis longtemps à l’énergie solaire -un point commun avec son ami le dessinateur Reiser. C’est sur ce principe qu’il bâtit en 1968 son projet d’usine de café à torréfaction solaire.
Prévue pour être construite dans une carrière abandonnée de la Grande Corniche à Villefranche, Guy Rottier met en place des fours solaires, composés d’un miroir cylindro-parabolique dont la fonction est de dégager l'énergie pour faire torréfier le café. Comment ? 
En faisant tourner le café dans un tube en pyrex contenant une vis d’Archimède !

 

 

Guy Rottier et son projet des "Conspiratifs"

 
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