QUE VAUT  L'ECOLE DE NICE  (en 2007)

Par Florence CANARELLI

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La vraie cote d’un artiste se mesure au prix que ses oeuvres font en vente publique. Pour les connaître, les professionnels consultent la bible annuelle d’Artprice (artprice.fr) qui se revendique comme “le leader mondial de l’information sur le marché de l’art” avec  plus de 300.000 artistes référencés. Ou encore Artnet (artnet.com) qui se vante de posséder une base de données sur “180.000 artistes et 500 maisons de ventes aux enchères”.
Cependant, les prix sont libres, peuvent fluctuer beaucoup, et dépendent également du choix de l’artiste : veut-il vendre beaucoup avec des prix bas ou à l’inverse, demande t-il des prix très élevés en se contentant de vendre une oeuvre par an … 

La cote des niçois aux enchères

Au palmarès des cotes, un grand artiste est un artiste mort. C’est sans doute pourquoi Yves Klein est aujourd’hui le plus cher, d’autant plus qu’il est mort jeune, n’ayant pas eu le temps de créer beaucoup d’oeuvres.
Ainsi, un monochrome bleu - composé de “pigment pur, résine et gaze sur panneau de 50 par 50 cm” -  a dépassé, en 2000 les deux millions de francs.
Depuis sa mort en 2000, César “voit” également sa cote s’envoler : par exemple, une poule en bronze de 2,50 mètres de haut, s’est vendue en 2002 pour 277.000 euros.
Parmi les grands pionniers de l’École de Nice, Arman le prolifique affiche des prix plus éclectiques. Très recherchées, ses pièces uniques des années 60 et 70. Comme cette “poubelle avec effets personnels d’Iris Clert”, datée de 1960 (une boite en plexiglass de 40 cm de côté), qui a été adjugée, en 2001, à 775.000 francs.
Moins fidèle à un style, Martial Raysse a battu en 2003 un record en vendant une petite toile de 1963 représentant deux pommes pour 45.000 euros.
Loin derrière, du moins en termes de prix, on trouve Ben, l’homme qui veut communiquer en monologuant : ses écritures qui semblent faciles, comme le mot “astuce” peint en jaune sur fond noir, a été adjugé, en 2003 à Paris, pour la modique somme de 3200 euros. Mais valent parfois beaucoup plus, comme ce grand tableau qui répète “You can have art and no fame” : il a été vendu près de 20.000 euros en 2004 chez Artcurial.

Que vaut l’École de Nice en galerie ?

Prenons l’exemple qui s’impose, celui de la “galerie mythique de l’École de Nice” comme aime à la présenter son nouveau directeur Guillaume Aral.
Dans la galerie Ferrero, vous pourrez acheter une lithographie d’Yves Klein à partir de 1200 euros, une petite inclusion multiple d’Arman à partir de 3000 et jusqu’à 300.000 la pièce unique ancienne.
Un dessin de César à partir de 1500 euros, une mini-compression à 2000, une compression de moto à 100.000 euros.
Une écriture de Ben en sérigraphie petit format à 300 euros, jusqu’à 20.000 pour une grande toile des années 60.
Un dessin de Moya à 500 euros et jusqu’à 10.000 pour une grande toile.
Une “Tête au carré” de Sosno en lithographie à partir de 500 euros, la même en bronze petit format à 40.000.

 

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L'Ecole de Nice en octobre 2009

Le 31 octobre 2009, s'est tenu à Nice la première vente aux enchères de l'Ecole de Nice : 220 oeuvres de 40 artistes avaient été sélectionné par l'expert parisien Marc Ottavi.
Beaucoup de monde, mais une réussite en demie-teinte, le montant total de la vente s'étant élevé à un million et demi d'euros, alors que l'expert en attendait 2 millions.



Sans surprise, c'est Arman et César qui ont fait les meilleurs prix : 220.000 euros pour un Arman de 1966, inclusion de tubes de peinture intitulée "Every one has something to say".
Et 160.000 euros pour un  César, la "Venus de Villetaneuse", bronze patiné tiré à 8 exemplaires.
Parmi les artistes qui ont dépassé les prévisions : Pierre Pinocelli, performer provocateur, présent lors de la vente : son "US Go Home" a coté 9200 euros et un "Viva la muerte" de 1976,  10.500 euros.
Noël Dolla, également présent, a vendu 3 pièces dont la plus chère pour 6000 euros.
Un "Esprit des bouteilles" en bois découpé de Claude Gilli s'est vendu 20.000 euros (il était estimé à 6000).
Le "derviche tourneur" de Louis Chacallis s'est vendu 6400 euros
Enfin Robert Malaval a fait la preuve qu'un artiste mort vaut plus cher que vivant : sa "pluie d'étoiles" datant de 1974 s'est envolée à 23.500 euros.