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Albisola -Vallauris
l´axe de l´art-céramique Albisola, petite ville balnéaire
de la côte ligure, possède une tradition de céramistes
depuis la Renaissance.
Par Florence Canarelli |
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Albisola, petite ville balnéaire de
la côte ligure, possède une tradition de céramistes
depuis la Renaissance avec ses fameux "laggioni", des carreaux de terre
cuite polychromes proches des azulejos espagnols ou portugais.
Durant de longs siècles, sortirent des fours d´Albisola de luxueuses faïences d´un grand raffinement de formes et de décors, pots de pharmacie, vases, pieds de lampes, assiettes ... Mais Albisola entame une ère nouvelle à partir de 1925, quand Marinetti signe avec Tullio d´Albissola le Manifeste de la Céramique Futuriste (1938) et quand Lucio Fontana choisit les ateliers d´Albisola pour y réaliser ses premières céramiques "spatialistes". C´est ainsi qu´Albisola est devenue la capitale italienne de la céramique d´art, attirant au fil des décennies de grands artistes du monde entier : le danois Asger Jorn, chef de file du mouvement Cobra, dans les années 50, et encore Wifredo Lam, Enrico Bai, Arroyo, Rotella ou Guy Debord ... |
Natif de Savone, Giorgio Laveri est l´un
d´entre eux, parmi les plus talentueux : ses rouges à lèvre
et stylos géants, d´esprit pop art et réalisés
avec un grand souci du détail, impressionnent, séduisent
les esthètes et se font remarquer bien au delà de sa ville
natale - dans toute l´Italie, en France et jusqu´à Hong-Kong.
Dans des oeuvres comme "Cineceramica" (des photogrammes fixés sur l'argile et objets reproduisant des grands mythes de la "celluloïd", (1986) ou une pièce de théâtre mêlant "céramique, lumière et mouvement" (1990), Giorgio Laveri tente de "développer des corrélations entre cinéma, théâtre, peinture et céramique". Et il y réussit brillamment. |
Patrick Moya, le chef de file de la Nouvelle
École de Nice, connaît bien l´Italie pour y avoir souvent
exposé (dès 1987 à Castel San Pietro, puis à
Ravenne, Bologne, Bari, Gênes, Brescia, Milan, Avellino...). Mais
c´est en 1998, grâce à son ami Giorgio Laveri, qu´il
découvre la céramique.
Et c´est pour lui une révélation : «La céramique est une alchimie entre le feu, la terre, les couleurs, la frime, l´affabulation, la naïveté, le plaisir et l´orgueil, tout cela donné en spectacle au passant qui mate ... La céramique a cette particularité de réchauffer l´art, de le faire luire.» Car c´est à Albisola que Patrick Moya se ressent le plus intensément comme un artiste du Sud : «De l´atelier à la plage, du café à l´atelier, de l´atelier au restaurant ... Voilà une vraie vie d´artiste méditerranéen.» |
De l´autre côté de frontière,
sur la Côte d´Azur...
L´Europe sans frontière ne date
pas d´aujourd´hui. Au 15ème siècle déjà,
les fresquistes italiens - comme les Piémontais Giovanni Canavesio
et Giovanni Baleison ou le ligurien Andrea da Cella - offraient leurs talents
aux murs des chapelles du Comté de Nice, tandis que le niçois
Louis Bréa faisait de même à Savone.
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Patrick Moya et Giorgio Laveri perpétuent
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Le MAM en action à l'atelier Ernan (Albissola,
2007)
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La céramique, alchimie fondatrice
du Mouvement des Artistes Méditerranéens
Loin de l´abstraction ou du conceptuel
froid, Patrick Moya aime à se revendiquer comme "un artiste typiquement
méditerranéen", qui "préfère le plein au vide"
et n´a pas "peur de la figure humaine".
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